L’église
L’église avant la guerre 1914-1918
Les photos de l’ancienne église de Pomacle donnent l’impression d’une construction massive à laquelle on a rajouté des annexes. Elle n’est pas identique des deux côtés comme la plupart des constructions classiques de type roman:
L’église est bâtie sous l’invocation de St Médard et St Julian.
L’église paraissait remonter à la fin du XIème siècle dans ses parties les plus anciennes. Elle avait en 1880 une nef romane peut-être de la fin du XIème siècle et voutée au XVIème.
L’extérieur
La façade est précédée d’un porche s’ouvrant sur une arcade unique. La porte est cintrée, enveloppée d’un tore (moulure décorative ronde formant saillie) reposant sur des colonnettes de style roman. Au sud il y a une petite chapelle destinée aux fonts baptismaux. A côté, une tourelle ronde certainement construite au XVIème siècle contenait un escalier à vis pour monter aux combles. La nef, les bas-côtés et la façade sont bâtis en CRAIE avec ouvertures des baies, contreforts, corniches et modillons (sculptures placées sous les corniches comme pour les soutenir) en PIERRE.
Au nord, une porte latérale s’ouvre dans la travée précédent le transept. Le transept du début du XIIème siècle (roman) est bâti en craie. Avec à ses angles des contreforts très plats. Le croisillon nord est couvert d’une toiture en pavillon (4 pans) couvrant un bâtiment sensiblement carré. Il est voûté d’ogives et percé d’une petite fenêtre. Le croisillon sud, moins élevé est surmonté d’un pignon et percé d’une petite fenêtre. La tour centrale carrée, massive, d’assez grande dimension (construite dans le second quart du XIIème siècle), comprend 2 étages séparés par un cordon. Sur chaque face 2 baies en plein cintre encadrant 2 petits arceaux jumeaux surmontés d’un tympan et reposant sur une colonnette médiane.
A la naissance de la toiture, règne une corniche soutenue par des modillons.
Le haut de la tour est en pierre, de même que le haut de la façade. La tour contient 3 cloches fondues aux frais des habitants de Pomacle : la grosse (diamètre 0m98) en 1828 par CHEVRESSON et BAGUE, fondeurs ; la moyenne et la petite fondues par
H. PERRIN à Mézières. La tour est couverte d’ardoises, les autres parties de l’église, nef et chapelles sont couvertes de tuiles plates. L’abside paraît remonter à la fin du XIème. Elle est flanquée de 2 chapelles latérales ,toutes construites en craie et terminées par des murs plats.
L’église n’a subi que des réparations peu importantes au XVIIème siècle, mais au XIXème siècle elle a été restaurée et en grande partie reconstruite. La nef, les bas-côtés et la façade occidentale ont été complètement rebâtis en 1880.Le 26 mai 1880 le1er mariage est célébré entre Pierre Eugène BERGE et Marie Eugénie MOREAU.
Essai de projection au sol des contours de l’église (à partir des photos et cartes postales). L’ancienne église devait avoir à peu près la même orientation que celle d’aujourd’hui. Sur ce schéma, on remarque les escaliers sur la façade et sur le côté juste avant le transept. À chaque partie fermée matérialisée par des lignes plus claires, correspond une toiture qui lui est propre.
L’intérieur
Croisillon sud : Essai de projection au sol des contours de l’église (à partir des photos et cartes postales). L’ancienne église devait avoir à peu près.
la même orientation que celle d’aujourd’hui. Sur ce schéma, on remarque les escaliers sur la façade et sur le côté juste avant le transept. A chaque partie fermée matérialisée par des lignes plus claires, correspond une toiture qui lui est propre. En 1675 les bâtiments sont en bon état. L’église est entièrement voutée, exceptée. La 1ère arcade de la nef qui a un plancher et les collatéraux qui n’ont comme couverture que le toit en ardoise.
L’église est pavée, excepté l’un des bas-côtés. La nef en 1880 offre 2 larges travées, comprenant chacune 2 arcades (arcs en plein cintre). Chaque travée est éclairée par un oculus. Les bas-côtés sont percés de fenêtres cintrées et recouverts d’un plafond en bois. Les bras du transept sont de dimensions inégales.
Celui du nord est plus long. Des arcs brisés font communiquer le transept avec les bas-côtés. L’abside communique avec les chapelles latérales par des arcades en tiers-point et ces chapelles, carrées s’ouvrent de la même manière sur les croisillons. La chapelle du nord paraît être très enterrée.On y voit une piscine presque au ras du sol.
Il semble y avoir eu dans la construction de l’église, plusieurs campagnes. Les 2 chapelles ont été rajoutées après. On voit encore dans la chapelle du sud au dessus de l’arcade, contre la paroi de l’abside, des modillons qui à l’origine étaient sûrement à l’extérieur.
La chapelle du sud et le croisillon sud ont conservé d’anciennes piscines. L’église est enterrée à l’arrière alors qu’on y accède par des escaliers à l’avant et sur le côté.
Le 6 décembre 1916 les cloches de l’église sont enlevées par les soldats allemands afin de fournir de la matière première à leurs usines d’armement. Extrait du n° 79 de la gazette des ardennes (journal allemand Publié en français du 11 septembre 1918) où les allemands soulignent que l’église a été endommagée par les obus français.
Un peu moins d’un mois plus tard, avant de battre en retraite les allemands ont commis un acte odieux. Le 6 Octobre 1918 l’église est minée. La bâtisse elle-même est complètement anéantie. Cependant quelques objets ont pu être récupérés :
- La croix du clocher du XVIIIème siècle a été mise à l’entrée du village le 13 février 1927.
- Quelques statues ont été replacées dans l’église actuelle. Il s’agit de St Pierre, St Jacques de Compostelle et St Eloi.
- D’autres statues, plus petites, certainement d’autels latéraux, se trouvent actuellement dans la sacristie.
Quant aux décors du toit de la chaire, le curé de l’église, l’abbé SIGNOLLE dans les années 1960, les a vendus lors d’une kermesse organisée au fort de Fresnes afin de pouvoir électrifier les cloches de la nouvelle église (1964). Une très ancienne famille de Pomacle a fait l’acquisition de l’une d’entre elles.
Renseignements tirés du « Répertoire archéologique du canton de Bourgogne » Henri JADART et Louis DEMAISON (1933) et pour certaines photos aide de Pierre COSNARD.
(Texte Marie-Hélène FAMELART)
L'église après guerre
Érigée entre 1923 et 1927 à l’emplacement de l’ancienne église romane, l’église de Pomacle est d’un style moderne, très différent de ce qu’il est à trouver dans les environs : façade et abside percées de fenêtres allongées et étroites, à leur gauche, une tour octogonale coiffée d’une flèche surplombe une nef élevée avec des collatéraux très bas.
L’intérieur fut entièrement décoré par M. Dubois (peintre) de fresques représentant des scènes bibliques et les quatorze stations du chemin de croix. Il est à noter qu’il réalisa la fresque principale de la Nativité du Christ en utilisant les visages de certains des habitants du village comme modèles :
-au centre : la Vierge, Mme Martin Paule, l’Enfant Jésus, la future Mme Ruinart Jeanine.
-en bas à gauche et en remontant : M. Martin Désiré, M. Barré Edmond, M. Garnotel Emile et Mme Collet Thérèse.
-en bas à droite et en remontant : M. Bergé Pierre, Mme Martin Marie-Louise, Mme Famelart Anne, le dernier visage n’a pas été identifié.
-en haut, les deux anges sont les enfants du peintre.
M. Henri Royer, architecte du Monument aux Morts de Reims, en fut le concepteur et la construction fut réalisée par M. Georges Gaillot, entrepreneur de Bazancourt à l’époque.
Au sein du clocher, trois cloches (en sol, la et si) réalisées par la fonderie de cloches Blanchet furent installées en 1927. Elles rythment encore aujourd’hui la vie du village.
Le monument aux morts
Devant le parvis de l’église est érigé depuis le 23 avril 1933, le Monument aux Mort. Cette date marqua la fin de la reconstruction du village après la Première Guerre Mondiale.
Il est de même style que l’église et réalisé par le même architecte, M. Henri Royer ainsi que par le même entrepreneur, M. Gaillot. Il est réalisé en pierre de Lérouville.